POURQUOI LA SOUFFRANCE

Je me souviens d'un dicton en arabe dialectal marocain qui dit: La mort existe, pourquoi la souffrance?
On en a même fait une chanson

Il reste que le souvenir que j'ai de ma mère durant ses derniers jours et de ce qu'elle a enduré, fera que jamais je n'accepterai que l'on me garde en vie pour souffrir un peu plus.
Non, il faut dire non à la souffrance.
Et pourquoi existe-t-elle? telle est ma question.

Je la posais à un ami qui m'a dit que si ce n'était pas de la souffrance, comment apprécierons-nous la joie? Je lui ai répondu que je n'étais pas d'accord avec son opinion. Tout comme si vous ne diriez que si ce n'était pour l'obscurité de la nuit, nous n'apprécierons pas la clarté du jour.
Eh bien, je suis fatigué de cette dichotomie, cette sempiternelle division en deux parties. Je crois que c'est une excuse.
Dans un premier temps, je vais certes parler de la souffrance vécue quotidiennement par tout malade. Qui n'en n'a pas autour de soi pour comprendre que cette personne souffre?

Et elle souffre seule, car nous, de l'extérieur ne pouvons ressentir cet effet

Je viens de parler à ma sœur qui m'a annoncé que son cancer lymphoma qu'elle a eu il y a deux ans et qui est parti, eh bien, il est revenu.
Donc on rebelotte, il faudra de nouveau passer à la chimio et ses merveilleux effets.
Ce qui fait de la peine, c'est qu'il faut attendre les résultats de la biopsie pour savoir quels traitements utiliser. Et pendant qu'elle attend, elle souffre. Oui, elle prend des pilules pour soulager la douleur deux a trois fois par jour, mais le mal est là et la souffrance perdure.

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Aux nouvelles hier, on apprenait qu'à New York une maison à pris feu. Seule la mère et sa fille de quinze ans ont pu sauter par la fen être laissant derrière elles sept jeunes enfants tous victimes du feu. J'imagine la souffrance du père qui n'était pas là apprenant la nouvelle.

De nos jours, avec ce qui se passe au Moyen Orient, il faut s'imaginer ces centaines de milliers de réfugiés vivant dans des conditions inhumaines et penser à leur souffrance, d'avoir tout perdu et se retrouver ainsi.

Et que dire des croisades?
Comment l'église peut-elle justifier ses crimes face aux souffrances que tant ont subi. Les juifs peuvent bien dire que cette souffrance leur a été causée par la domination chrétienne.

Encore une fois, l'homme, tel qu'il est cause souffrance à un autre homme.
Pourquoi me direz-vous?
C'est dans la nature de l' être humain. Il y a parmi nous des bons et des méchants. Et on vit avec ça, avec une souffrance quotidienne qui fait ainsi partie de notre vie.
Reste que nous sommes tous victimes.

Je me souviens que dans sa toute dernière chronique, publiée à titre posthume dans Charlie Hebdo, Elsa écrivait:« La souffrance humaine dérive de l'abus. Cet abus dérive de la croyance, c'est-à-dire de tout ce qu'on a vu, de tout ce qu'on a cru. »

Le mot compassion vient du latin ´com passio ´ avec souffrance. Ce qui signifie que nous ne pouvons voir la douleur d'autrui avec un cœur froid. Cela veut aussi dire que nous avons pitié de l'autre.
La mort, elle, n'est rien . Tout le monde dira qu'elle est la fin de la souffrance. Que c'est peut- être un moment heureux plutôt qu'un désastre.

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LA SOUFFRANCE. (deuxième partie)

Voilà déjà un moment que j'ai écrit: POURQUOI LA SOUFFRANCE.
Aujourd'hui, je vais élaborer un peu plus ce sujet vivant cette pandémie qui dure depuis deux ans et qui atteint chacun de nous. Et il est triste de voir toute notre planète en souffrance.

Voyons voir la définition de ce mot qui est loin d'être positif. La souffrance est le fait d'éprouver une sensation douloureuse ou pénible. On peut souffrir du froid comme d'une séparation. A ce moment, on doit endurer, éprouver, supporter. On peut donc souffrir physiquement ou moralement.

Un grand mot que la Souffrance et pourtant elle est réelle. J'aurai souhaité ne pas soulever ce sujet car Nietzsche m'a avertit que si je souffre, quelqu'un doit en être la cause. Je ne me sens pas la force de fouiller autour de moi pour trouver ce responsable.
Or, dans ´Ainsi parlait Zarathustrà ´, ce même Nietzsche nous enjoint que
Si tus as un ami qui souffre, sois un asile pour sa souffrance.
Autrement dit : Celui à qui la souffrance est éloignée doit se sentir appelé à soulager celle des autres La souffrance partagée, est-elle moins dure à supporter?

Je crois qu'il y a beaucoup d'hommes dont le cœur est puissamment ému par la seule apparence de la souffrance chez une femme, qu'ils s'empresseront de venir à son secours.

 

Se peut-il que la souffrance soit aussi autre chose. Il n'y a qu'à voir dans le film Dans La sirène du Mississipi , de François Truffaut (1969): quand les deux acteurs échangent des propos:

Jean-Paul Belmondo : «Quand je te regarde, c'est une souffrance.»
Catherine Deneuve : «Pourtant hier, tu disais que c'était une joie.»
Jean-Paul Belmondo : «C'est une joie et une souffrance.»
Comment expliquer cela? J'aurai bien aimé poser la question aux intéressés.

Et que dire de la vie qui semble parfois osciller comme une pendule de la souffrance à l'ennui. Et ces deux mots ne sont guère agréables. Nous souffrons de ne pas avoir ce que nous souhaitons et une fois la chose obtenue, nous ne désirons plus. Cette souffrance n'a pas duré.

En est-t-il de même pour l'envie de mourir. Je suis sûr que nous tous a un moment donné, nous avons choisi de mourir plutôt que de vivre le moment présent . Nous avons besoin en tout temps de ces petites joies qui nous éloignent de la souffrance. Nous ne devons jamais avoir l'envie de souffrir.
Cependant si la souffrance est à elle-même sa propre fin, il vaut mieux ne pas souffrir que souffrir. Faut-il souffrir avant de profiter des plaisirs de la vie ? Oui, une fois de plus la preuve que la douleur précède la joie.

Qu'elle soit physique ou morale, la souffrance est un enfer, dénué de sens et dont on ne peut tirer aucun enseignement. Oui, la vie peut être définie comme la recherche du plaisir et ceci évite donc toute souffrance. Mais que dire de celui ou celle qui devant l'alternative entre une souffrance insoutenable et la mort, choisit la mort? Si pour certains la vie apparaît comme une souffrance, il faut alors comprendre qu'il y a là un avenir plein de désagréments, d'efforts inutiles, d'insuccès répétés, de misères et d'ennuis, il ne serait pas étonnant de préférer la mort.

D'aucuns disent que la douleur est inévitable alors que la souffrance est optionnelle. Ceci me rappelle un mot d'un certain Arafat qui disait à son monde que tant qu'ils seront déplacés, leur souffrance leur apportera éventuellement la libération. Autrement dit mieux vaut donner une signification à la souffrance que de faire face à un choix. Entre mal et pire, mieux vaut le mal.

Il reste un fait, la souffrance est unique à la personne qui en souffre. Et celui où celle qui craint qu'il ou qu'elle va souffrir, souffre déjà de ce qu'il craint. Je ne crois pas que la souffrance soit une punition divine . Si quelqu'un est là pour nous faire du mal, à nous de choisir qui fréquenter. Il reste que méconnaître la souffrance, c'est encore pire que la causer. Et je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que de la souffrance émergent les âmes les plus fortes.

Comment raisonner sa propre souffrance quand elle est plus forte que nous
quand elle paralyse notre sensibilité , quand elle nous rend égoïste, quand elle nous absorbe tout entiers. Et le bonheur dans tout ça? Je me souviens d'un mot qui dit que le bonheur n'est pas permis en ce monde tant qu'il sera une insulte à la souffrance.

La question qui reste sans réponse serait: Est-ce que la souffrance fait partie du lot de la vie quand nous savons que la plus grande souffrance est de se sentir seul, sans amour, abandonné de tous? Faut-il croire que la souffrance sauvera un jour l'humanité ?

POURQUOI LA SOUFFRANCE

Je me souviens d'un dicton en arabe dialectal marocain qui dit: La mort existe, pourquoi la souffrance?
On en a même fait une chanson
Il reste que le souvenir que j'ai de ma mère durant ses derniers jours et de ce qu'elle a enduré, fera que jamais je n'accepterai que l'on me garde en vie pour souffrir un peu plus.
Non, il faut dire non à la souffrance.
Et pourquoi existe-t-elle? telle est ma question.
Je la posais à un ami qui m'a dit que si ce n'était pas de la souffrance, comment apprécierons-nous la joie? Je lui ai répondu que je n'étais pas d'accord avec son opinion. Tout comme si vous ne diriez que si ce n'était pour l'obscurité de la nuit, nous n'apprécierons pas la clarté du jour.
Eh bien, je suis fatigué de cette dichotomie, cette sempiternelle division en deux parties. Je crois que c'est une excuse.
Dans un premier temps, je vais certes parler de la souffrance vécue quotidiennement par tout malade. Qui n'en n'a pas autour de soi pour comprendre que cette personne souffre?
Et elle souffre seule, car nous, de l'extérieur ne pouvons ressentir cet effet
Je viens de parler à ma sœur qui m'a annoncé que son cancer lymphoma qu'elle a eu il y a deux ans et qui est parti, eh bien, il est revenu.
Donc on rebelotte, il faudra de nouveau passer à la chimio et ses merveilleux effets.
Ce qui fait de la peine, c'est qu'il faut attendre les résultats de la biopsie pour savoir quels traitements utiliser. Et pendant qu'elle attend, elle souffre. Oui, elle prend des pilules pour soulager la douleur deux a trois fois par jour, mais le mal est là et la souffrance perdure.

1

Aux nouvelles hier, on apprenait qu'à New York une maison à pris feu. Seule la mère et sa fille de quinze ans ont pu sauter par la fen être laissant derrière elles sept jeunes enfants tous victimes du feu. J'imagine la souffrance du père qui n'était pas là apprenant la nouvelle.
De nos jours, avec ce qui se passe au Moyen Orient, il faut s'imaginer ces centaines de milliers de réfugiés vivant dans des conditions inhumaines et penser à leur souffrance, d'avoir tout perdu et se retrouver ainsi.
Et que dire des croisades?
Comment l'église peut-elle justifier ses crimes face aux souffrances que tant ont subi. Les juifs peuvent bien dire que cette souffrance leur a été causée par la domination chrétienne.
Encore une fois, l'homme, tel qu'il est cause souffrance à un autre homme.
Pourquoi me direz-vous?
C'est dans la nature de l' être humain. Il y a parmi nous des bons et des méchants. Et on vit avec ça, avec une souffrance quotidienne qui fait ainsi partie de notre vie.
Reste que nous sommes tous victimes.
Je me souviens que dans sa toute dernière chronique, publiée à titre posthume dans Charlie Hebdo, Elsa écrivait:« La souffrance humaine dérive de l'abus. Cet abus dérive de la croyance, c'est-à-dire de tout ce qu'on a vu, de tout ce qu'on a cru. »
Le mot compassion vient du latin ´com passio ´ avec souffrance. Ce qui signifie que nous ne pouvons voir la douleur d'autrui avec un cœur froid. Cela veut aussi dire que nous avons pitié de l'autre.
La mort, elle, n'est rien . Tout le monde dira qu'elle est la fin de la souffrance. Que c'est peut- être un moment heureux plutôt qu'un désastre.

Lecteur, si tu as un commentaire, une idée, une suggestion, s'il te plait communique la moi à Jacques@SagesseOuEsTu.com