Vous pensez probablement que je vais vous parler de cette amie de longue date à laquelle je pense parfois, ou de cette jeune femme rencontrée dernièrement qui m’a beaucoup plu et avec qui j’aurais aimé passer un peu plus de temps, ou peut-être à la dame avec qui je vis voilà bientôt vingt ans et qui me gâte énormément.
Rien de tout cela. Je n’ai qu’une compagne et c’est mon écriture.
Elle est toujours là, pour moi. Je me confie à elle.
D’ailleurs, elle seule me comprend. Je n’ai pas besoin de lui donner tant d'explications. Elle me pose rarement des questions désagréables ni ne me réprimande si j’ai failli ici et là.
Comment ne pas l’aimer?
Oui, j’écris souvent car ça me plait. C’est le cas de le dire, je me vide en écrivant et ce faisant, je me sens mieux. Il n’y a qu’elle qui prend plaisir à ce que j’écris et parfois elle me félicite d’avoir utilisé tel mot, telle phrase, telle expression. Nous nous comprenons et aimons ça.
C´est bien Democrite qui a dit avant moi: «Il ne vaut pas la peine de vivre si l’on n’a pas un bon ami» et bien pour moi, mon amie, c’est l’écriture
Le monde rirait peut-être de moi si je leur disais que ma meilleure compagne c’est l’écriture. Mais qu’importe puisqu’il s’agit de ma propre vie. Et si j’aime ça, quoi de mieux? Je n’ai jamais été très exigeant, me contentant de peu et restant heureux ainsi. Il est en effet dommage que les gens veuille toujours plus. On dirait que l’on est rarement satisfait de ce que nous avons.
J’imagine que la vie aujourd’hui est ainsi . Nous voulons plus car l’autre a plus que nous. L’autre a réussi à la sueur de son front, comme on dit, mais celui-ci s’attend à ce qu’on lui donne tout, tout cuit. De là le problème de notre société.
Voilà bien longtemps , j’ai inclus parmi mes éloges, celui de l’écriture. Je disais: Il me plait de rappeler le mot d’un rescapé d’Auschwitz, Paul Shaffer qui a dit que seule l’écriture peut préserver la mémoire de l’indicible et faire retentir l’écho du message, au-delà de la vie des témoins. Avec leur disparition une source inestimable sera trahie. Il a aussi dit « Ce que nous sommes capables d’écrire demeure bien en deçà de ce que nous parvenons à dire »
Et voila ce que Marco Polo aurait dit sur son lit de mort; » je n’ai pas écrit la moitié de ce que j’ai vu »
Ces quelques notes ajoutent en effet un sens, une valeur et quand Je relis aujourd’hui ces mots, je les trouves toujours pertinents.
Et souvenons-nous de ce petit proverbe mais ô combien vrai : les paroles s’envolent mais les écrits restent.
Et pour finir un mot de Voltaire: l’écriture est la peinture de la voix.
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