ÉLOGE A LA MÉDISANCE

J’ai trouvé que ce mot est associé au verbe “ médire “ signifiant dire du mal de quelqu’un tout simplement. Médisance devient donc des propos médisants.

C’est pourquoi il nous arrive d’être la victime de la médisance de nos voisins. Nous pouvons poser la question: Pourquoi médire autrui? C’est donc la question du jour.

Voltaire, bien avant nous a dit que “ la médisance est fille de l’amour propre et de l’oisiveté”. J’ajouterai qu’elle porte un caractère de lâcheté. Nous pouvons nous défendre contre la haine mais quand il s’agit de mauvais sentiments, il est difficile d’y faire  face . Quelle sorte de morale ont les  médisants?
Un proverbe Magyar va jusqu’à nous apprendre que “ la médisance peut allumer un grand feu”.

Il semble qu’il n’y a pas de rempart contre elle. C’est malheureux mais elle est un ennemi mortel, elle irrite les hommes. Le proverbe Iranien, lui, suggère de” museler la  médisance , sans quoi le monde n’est plus qu’un nid de vipères. 
Malgré moi, je fais une association entre ce mot et les mots hébreux לשון הרע voulant  dire mauvaise ou méchante langue. Car c’est bien d’elle qu’il s’agit, c’est pourquoi il est souvent recommandé de parler moi et entendre plus, Il est un fait qu’un mal produit par la langue est difficile à éliminer . Et Machiavel qui ajoute:” La médisance irrite les hommes et ne les corrige pas.

Comment pouvons-nous considérer que la médisance ait un lien dans nos sociétés? Elle est plutôt un abîme. D’ailleurs un certain Louis Bourdalou nous a laissé ce mot: «  Un abîme attire un autre abîme et une médisance une autre médisance. C’est bien lui qui a aussi dit:” La médisance est l’ennemi le plus mortel de la charité “.

J’ai malheureusement trouvé un mot qui m’a déplu d’Emile Augier. J’insiste à mentionner son nom au cas où vous aimerez lui donner une baffe. Voilà ses dires:” Quand les femmes ne prêtent plus à la médisance, elle s’y adonnent”. La Bruyère, lui , lui  a trouvé une  raison et je me demande  s'il a raison. Il a dit ceci: “ Tout notre mal vient de ne pouvoir  être seuls: de là le jeu, le luxe, la dissipation, le vin, les femmes, l’ignorance, la médisance, l’envie, l’oubli de soi-même et de Dieu”.
Imaginons ce que serait le silence si on retranchait la médisance de la conversation. J’aimerai tant utiliser comme conclusion ces quelques mots: “Le scandale et la médisance n’épargnent pas les intentions les plus pures et les procédés les plus honnêtes « . A quoi je pourrai ajouter que la médisance est une maladie malheureuse bien que souvent bénigne entre amis.

Voltaire  a eu un mot comique: «  Le souper fut comme la plupart de soupers de Paris: d’abord du silence, ensuite un bruit de paroles qu’on ne distingue point, puis….un peu de politique et beaucoup de médisances ». Un fait curieux cependant quand la moitié du monde prend plaisir à médire, et l’autre à croire les médisances.
Enfin, je crois sincèrement que la médisance est l’arme des faibles. Elle révèle la fragilité intérieure de ceux et celles qui l’utilisent. Si une personne manque de sécurité, ou est en proie à l’envie, elle aurait tendance à dénigrer les autres pour se sentir mieux dans sa propre existence.