À ce stade, le centre de contrôle a pris connaissance de la situation et tente de communiquer avec le conducteur du train pour savoir quel est le problème. Le conducteur informe le centre de contrôle qu'il a perdu le contrôle des freins et que ceux-ci refusent d'obéir à ses ordres. Plus il actionne les freins, plus le train va vite. Il est désemparé et se demande ce qu'il doit faire. Les passagers crient, beaucoup viennent le voir et le menacent de mort s'il n'arrête pas le train.
Il dessine la carte de l'itinéraire du train et, heureusement, il tourne en rond. Le problème s'aggrave lorsque nous découvrons que d'autres trains sont dans la même situation. Aucun d'entre eux ne s'arrête. À cette heure matinale, ils sont sept à faire le trajet pour amener les gens de la banlieue à New York. La crainte est qu'à un moment donné, l'un d'eux ne percute celui qui le précède.
Il faut trouver des moyens de réduire la vitesse de toutes les unités, de les maintenir à distance les unes des autres afin qu'elles ne s'écrasent pas l'une sur l'autre.
Quelqu'un suggère de positionner une cargaison lourde avec des freins devant le train à grande vitesse de manière à ce qu'elle ne l'écrase pas et pour éviter un déraillement, que la cargaison lourde se brise lentement, forçant le train à grande vitesse à s'arrêter également.
La proposition est étudiée. Elle est très délicate mais réalisable. Ce que personne ne sait, c'est que la cargaison lourde souffrira du même bug que celui qui affecte les sept trains. Le problème est donc élargi.
Ce lundi matin, la ville de New York est presque vide. Les habitants de la ville ne savent pas pourquoi, jusqu'à ce que les médias s'emparent de la nouvelle pour informer le public. Personne ne sait quoi faire, mais nous commençons à craindre pour la vie des personnes qui se trouvent dans ces trains.
Quelqu'un a proposé d'évacuer les passagers à l'aide d'hélicoptères, mais la vitesse du train est trop élevée. Quelqu'un a suggéré qu'il devait y avoir des victimes de crises cardiaques dans les trains, mais comment les atteindre pour les transporter à l'hôpital ?
Malheureusement, certains remarquent que le seul moyen d'arrêter ces engins est de les faire dérailler, mais quel serait le prix à payer en termes de vies humaines ? C'est impensable !
Il est maintenant 9h15 et cela dure depuis près de deux heures sans interruption. Heureusement, il n'y a pas eu de collision entre les trains, mais combien de temps cela va-t-il durer ?
Au centre de contrôle, quelqu'un propose de réduire l'intensité de l'électricité qui alimente le train, ce qui permettrait de réduire la vitesse. La suggestion est étudiée et semble avoir du sens. Mais une autre personne prévient que tous les trains devront réduire leur vitesse exactement au même rythme pour éviter une collision. La remarque est pertinente et la prudence s'impose.
Il est décidé d'attendre encore une demi-heure au cas où une autre proposition serait plus sensée.
Tout le monde sait qu'une demi-heure de ce traitement pour les passagers est difficilement supportable.
A présent, dans toutes les gares, de plus en plus de personnes viennent chercher leur train et la foule est énorme. Beaucoup de ceux qui ont manqué deux ou trois fois leur train décident de partir et de prendre un taxi pour se rendre en ville. Bientôt, tous les taxis sont pris et il n'y en a plus aucun de disponible. La panique commence à s'installer au sol alors que les gens n'ont aucune idée de l'agitation qui règne à l'intérieur des trains.
Dans les trains où près de trois heures se sont écoulées depuis le début de ces folles montagnes russes, les passagers utilisent leurs téléphones portables pour informer leurs proches de leur situation difficile, demandant si les médias sont au courant et si des solutions sont en cours. Malheureusement, ils n'obtiennent aucune réponse positive, car personne n'a encore trouvé le moyen de se sortir de ce mauvais pas.
Ici et là, certains passagers craignant une collision pensent qu'ils devraient sauter d'un train en marche en prenant le risque de se blesser plutôt que de mourir. Ils suggèrent même aux autres que c'est la seule solution. Très vite, le premier, puis le deuxième et le troisième sautent. Comme prévu, ils roulent avant de s'arrêter et ont effectivement du mal à se relever. Les sauteurs ont choisi une zone non bétonnée pour éviter de s'abîmer davantage le corps. Jusqu'à présent, seuls des hommes ont sauté.
Lorsque cette information est transmise au centre de contrôle, là aussi la panique s'installe, car d'ici peu, tous les sauteurs poursuivront la compagnie ferroviaire. Les zones propices aux sauts sont rapidement identifiées et un groupe de sauveteurs y est envoyé pour soulager les sauteurs.
Une demi-heure d'attente avant qu'une décision ne soit prise et qu'il faille agir pour affaiblir l'intensité de l'électricité afin de réduire la vitesse des trains.
Les bons boutons sont actionnés pour tous les trains sur l'ensemble du réseau. En l'espace de quelques minutes, deux des sept trains semblent ralentir alors que les autres roulent toujours à pleine vitesse.
Personne ne comprend pourquoi et la peur commence à s'installer au Centre.
Le maire de New York, mais aussi le gouverneur de l'État, sont entourés de toutes sortes d'ingénieurs pour trouver une réponse à ce drame. Un appel les informe que trois sauteurs sont morts dans leur chute et que les autres ne sont pas en très bon état. Au même moment, sur les écrans qui surveillent les mouvements du train, on peut facilement voir qu'une collision est sur le point de se produire car un train rapide se rapproche trop d'un train plus lent. Plus le train se rapproche, plus il est difficile pour tous de se rendre compte de ce qui les attend.
À l'heure actuelle, toutes les chaînes de télévision et les stations de radio de la ville filment et rapportent ce qu'elles voient au monde entier. Des hélicoptères suivent les trains et l'un d'eux remarque que le conducteur du train qui se dirige à toute vitesse vers celui qui le précède a décidé de sauter avant la collision.
Quelques secondes plus tard, alors que le premier train traverse un pont et s'approche d'une gare, celui qui le précède le percute de plein fouet.
Le choc est énorme. En un rien de temps, la répercussion se fait sentir de la dernière voiture à la première.
Les wagons déraillent et s'empilent les uns sur les autres. La scène est catastrophique. Les corps sont projetés dans toutes les directions. Que faire lorsque le pire est à venir car cinq autres trains sont encore sur les rails ?
Les ambulances et les camions de pompiers se rassemblent en un rien de temps pour venir à la rescousse.
Le centre de contrôle a décidé, plutôt que de réduire l'intensité de l'électricité comme il l'a fait, de la couper complètement et de laisser les trains s'arrêter. Cela aussi peut être dangereux car nous n'avons aucune idée de l'endroit où l'arrêt aura lieu. Il n'y a pas d'autre choix, il faut le faire.
Le Centre reçoit un rapport indiquant qu'à 11 h 45, en ce funeste lundi matin, 147 corps ont été retrouvés, tous morts, et 283 blessés ont été envoyés dans les hôpitaux les plus proches. Tous savent que le nombre de morts pourrait augmenter.
Toujours pas fini
